Végétal apparu tardivement dans notre pharmacopée, l'algue a d'abord été employée dans le traitement des surcharges pondérales et du rachitisme. Une des meilleures façons de l'utiliser est de l'ajouter à notre nourriture quotidienne. Sa richesse en acides aminés assimilables, en vitamines, en minéraux et en oligo éléments en fait un apport alimentaire exceptionnel. La mer était jadis le domaine du diable et du vent et c'est avec suspicion qu'étaient considérées ces algues, scientifiquement étudiées depuis un siècle seulement. L'algue est un thallophyte - végétal constitué de cellules juxtaposées - comme le champignon : pas de tige, un stipe, pas de racine, des crampons, pas de feuilles mais un thalle. Celui-ci, à peine épais d'une à deux à couches de cellules, sans membrane, se laisse aisément traverser par l'eau de mer. Ainsi l'algue pourra choisir, dans ce milieu marin de composition analogue à celle du sang humain, les éléments qu'elle concentrera à des doses spécifiques à son espèce et à la saison. C'est ainsi que Laminaria saccharina peut concentrer jusqu'à 10.000 fois son poids en iode ! Cet iode qui, influant sur la thyroïde, va réguler le poids de l'individu. Depuis une dizaine d'années les Français consomment des algues. Un choix a été opéré par les instances gouvernementales, sélectionnant onze algues permises à la transformation industrielle. Des contrôles sanitaires sont effectués régulièrement garantissant aux consommateurs la quasi-absence de micro-organismes pathogènes ou de métaux lourds. Leur récolte est, depuis Colbert, réservée aux goémoniers. Enrichir son alimentation de ces coffres à trésors nutritionnels que sont les algues est un parfait moyen de renouveler ses menus en les enrichissant et de garder la ligne !

Une vieille histoire Les algues, "goémon" de Bretagne ou "varech" des côtes normandes, avaient de nombreux emplois dans les pays pauvres des bords de mer : on a longtemps dormi sur des paillasses de varech dont on vantait les propriétés antirachitiques. Et, en cas de pénurie, les algues sèches servaient de combustible. En France il fallait une famine sévère pour les consommer alors que nos voisins d'Outre-Manche, Gallois ou Irlandais, dégustaient, depuis 800 ans des "dulses" séchées avec leur bière. Seul un entremets lacté était préparé en Bretagne sous le nom de gâteau d'algues ou "blanc-manger". Il était destiné aux convalescents, aux personnes fragiles à conforter